Après quelques mois d’existence et des publications sur des sujets divers, il est temps de rentrer dans le vif du sujet. C’est parti pour un cycle de publications sur les cycles féminins.
Je souhaite l’introduire aujourd’hui en vous parlant contraception hormonale et découverte de mes cycles. Parce que quand il y a contraception hormonale, il n’y a pas de cycles naturels, on ne ressent donc pas les symptômes physiques et émotionnels de la même façon. Et pour certaines femmes, c’est pour le mieux.
Je précise que ce billet est un témoignage personnel, sur la base de mon vécu des cycles, de mon expérience de femme hétérosexuelle dans des relations monogames, vivant à Paris, et ayant un accès facile aux soins.
A partir du moment où je suis devenue active sexuellement, on m’a parlé contraception. D’abord les préservatifs, puis quand la relation devenait sérieuse et qu’il (semblait) y avoir fidélité, les 2 personnes faisaient des tests de MST, sida en priorité, puis je passais à la pilule. J’ai le souvenir d’avoir vu des préservatifs féminins, qui semblaient compliqués à mettre, d’avoir entendu parler du stérilet (déjà le terme donne envie), mais plutôt post grossesse, un peu de l’implant et de l’anneau vaginal.
De mon côté, j’avais déjà des difficultés à mettre un tampon depuis l’adolescence, donc je ne me voyais pas insérer autre chose. J’ai d’ailleurs vécu mon premier traumatisme gynéco à 12 ou 13 ans, en allant voir une gynéco pour ce sujet de tampon, qui m’a indiquée, objet à l’appui, que mon orifice vaginal avait la taille de la pointe d’un stylo et que je devais me faire opérer avant tout rapport sexuel. S’en est suivi des rendez-vous avec 2 autres gynécos, avec à chaque fois auscultation bien sûr, pour finalement décider avec ma mère (sage décision) qu’on allait voir venir, avant de passer sur la table opératoire (spoiler, le premier rapport s’est fait naturellement et tout s’est bien passé).
Vous remarquerez donc que pour les choix de contraception long terme, on me proposait globalement une contraception féminine et hormonale.
En 2020 et alors que j’étais avec mon conjoint depuis 3 ans, il a commencé à se renseigner sur la contraception. A force de lire des articles, il a réalisé que ce que je me mettais dans le corps au quotidien n’était pas anodin et qu’on pouvait peut-être l’éviter. De mon côté je le savais mais ne me posais pas vraiment la question, c’était comme ça.
Ensemble, on a fait le choix d’arrêter la contraception hormonale et de repasser aux préservatifs.
A partir de ce moment-là, mes cycles se sont révélés à moi. J’ai commencé à noter mes règles dans une application pour vérifier la régularité et surtout savoir quand elles allaient arriver. Puis j’ai commencé à ressentir mes périodes d’ovulation et même si ce n’était pas toujours agréable, j’ai adoré me connecter à mon corps et savoir que là, je le sens, ça bosse. Parce qu’il n’y a pas que les règles et les symptômes prémenstruels, il y a aussi tout le reste du cycle.
Le problème c’est que j’ai aussi commencé à ressentir des fortes douleurs, différentes d’avant et à tout moment du cycle. C’est là que j’ai dépisté mon endométriose un peu toute seule (mais qui s’est confirmée médicalement quand même !) et surtout avec l’aide de mes amies, atteintes également.
Pourtant depuis mes premières règles, j’ai des souvenirs de douleurs. Elles ont été masquées par la pilule et des anti-inflammatoires que je prenais régulièrement (même sous pilule), car c’était insupportable sinon.
Alors que j’avais fait le choix d’arrêter la pilule, j’ai dû continuer les anti-inflammatoires, voire en prendre plus, ce qui ne faisait pas sens pour moi.
C’est finalement par hasard au même moment, que suite à mes réflexions professionnelles, la naturopathie est venue à moi.
Dans les mois qui ont suivi, j’ai pu mettre des choses en place pour me soulager naturellement, sans pilule ni anti-inflammatoire médicamenteux et cela dure maintenant depuis 2 ans ! Je ne vous cache pas qu’il m’arrive ponctuellement, à cause du stress et d’un relâchement alimentaire, de reprendre des anti-inflammatoires, mais globalement, ces méthodes se sont révélées extrêmement efficaces sur moi.
Depuis quelques temps, je commence à m’intéresser à une méthode de contraception 100% naturelle, la symptothermie, basée sur l’observation des cycles. Elle est utilisée en contraception mais aussi pour un désir de grossesse. L’objectif ici n’est pas de vous la décrire ni de vous la conseiller, car je suis moi-même en train d’explorer le sujet et que je ne suis pas formée pour (et je ne veux pas rentrer dans un débat à ce sujet). Mais plutôt pour vous ouvrir vers d’autres possibilités et vous inciter à aller explorer et trouver la contraception qui vous conviendra le mieux : cela peut être la pilule ou le stérilet, ou une forme de contraception masculine. Mais je ne peux que vous recommander de faire un choix éclairé et adapté à votre situation personnelle, avec votre partenaire.
Le savoir, c'est le pouvoir
Du plus lointain que je m’en souvienne, on ne m’a jamais expliqué ce qu’il se passait dans mon corps lors de mes cycles, à part certainement l’intervention des oestrogènes et de la progestérone, la fécondation ou non de l’oeuf, en cours de SVT… Et quand on met l’accent sur les cycles, on le met surtout sur les règles ou la fécondation quand elle a lieu, pas vraiment sur tout ce qu’il se passe le reste du mois et lors d’un cycle non fécond.
Aujourd’hui, je veux vous permettre de comprendre ce qu’il se passe vraiment à chaque étape de votre cycle, vous reconnecter avec ces sensations et les prendre comme une force et non comme un poids ! Certains mouvements féministes ont choisi de promouvoir la déconnexion des cycles, pour se montrer égale aux hommes. Plutôt que l’égalité, cherchons l’équité. Nos cycles sont un atout que nous devons apprendre à manipuler pour en faire une corde de plus à notre arc : le savoir, c’est le pouvoir !
La première publication, sur la phase pré-ovulatoire (ou le Printemps), aura lieu la semaine prochaine, stay tuned !
Notez bien : ces informations ne sont pas uniquement à destination des femmes qui vivent des cycles naturels. Il est intéressant pour tous.tes de comprendre comment les cycles fonctionnent pour mieux appréhender celles qui les vivent.
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